Accueil Société Consommation : On ne peut avoir l’œil sur tout

Consommation : On ne peut avoir l’œil sur tout

A Menzel Temime, les autorités de surveillance sanitaires (Insspa) ont opéré une descente dans un dépôt clandestin, où ils ont saisi presque quatre tonnes de condiments (harissa, graines diverses, piment en poudre, etc.), impropres à la consommation. Ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière.

 Tout simplement parce que  l’honnêteté est une qualité qu’on acquiert par l’éducation familiale, civile et morale.

Malheureusement, l’absence de rigueur qui a  sévi, durant un bon bout de temps, a poussé, encouragé ceux qui pensaient que le proverbe «tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse» est dépassé. D’autres valeurs ont supplanté ce qu’ont inculqué les anciens. Tels des champignons vénéneux, de nouveaux riches apparaissent et on se demande comment ils ont fait pour arriver si vite.

Si bien que l’on n’est plus surpris par les affaires qui éclatent ici ou là. Bien mal acquis aux dépens de  victimes expiatoires, faillites ou suicides, ennuis graves  de  santé, ont fini par tout payer. L’impasse, qu’elle soit de dix mètres ou d’un kilomètre, demeure une impasse. Ces dépassements qui ont permis d’amasser des fortunes mal acquises, tous ces gains ne pourront jamais payer la dette que l’on a accumulée vis-à-vis de la société.

Reste une question qui se pose à propos de ces tristes individus, qui auraient pu ouvrir leurs commerces de manière légale et travailler honnêtement, sans jamais être inquiétés : pourquoi spéculer et enfreindre les lois, alors que personne ne les empêche de contribuer à l’essor du pays ?

C’est tout simplement une pulsion viscérale qui a eu raison du bon sens et terni une confiance sans laquelle le commerce n’est plus que tromperie.

Dans le cas de l’affaire de Menzel Temime, il s’agit de tonnes de marchandises. Cela suppose que l’on a mis du temps pour ramasser ce tonnage impressionnant et qu’on s’apprêtait à l’écouler à l’occasion du mois de Ramadan. De jolis sachets, une campagne publicitaire bien enlevée et le tour est joué. Le consommateur ne verra que du feu.

Mais considérant que les matières de base, d’après les informations fournies, étaient impropres à la consommation, il y avait pleine conscience qu’on allait faire du mal.

Il ne s’agit pas de rédiger l’acte d’accusation, mais c’est tout simplement un constat et des conclusions. Il n’y a plus de conscience professionnelle et le consommateur est en droit de douter de tout.

Pourtant, on ne peut en aucun cas prétendre qu’on n’a pas encouragé l’initiative privée. On planche tous les jours sur ces obstacles que sont les cahiers des charges sur mesure, pour ne pas inquiéter les pontes du secteur et ces lobbies qui tiennent encore et défendent leurs châteaux forts.

Les sociétés citoyennes sont, entre autres, des exemples qui offrent de nombreuses possibilités pour entreprendre, tout en encourageant dans le sillage d’autres membres de la famille, des voisins, des amis, ceux qui ont enfin compris que «l’État providence», c’est fini. Il faut faire preuve d’ingéniosité, mobiliser les spécialistes du domaine, entreprendre et travailler.

Travailler dans un cadre approprié, dans un secteur que l’on maîtrise avec l’aide et l’assistance garanties au démarrage et le suivi dont on a besoin, pour limiter les erreurs et redresser la situation, à chaque fois qu’il s’avérera nécessaire de le faire.

«Ces agissements,  qui sont contraires aux lois en vigueur, nous précise un contrôleur des impôts,  sont encore fréquents et on en découvre tous les jours. Tout cela pour ne pas ouvrir une patente et travailler en toute quiétude.  Ces gens-là, ne veulent pas payer d’impôts. Ils oublient qu’une fois pris, ils paieront chèrement ces dépassements.

En plus de cette question d’impôts, il y a les conséquences inévitables sur la santé.  Dieu seul sait où ces graines et produits étaient emmagasinés  et dans quelles conditions de salubrité.

 Depuis combien de temps a-t-on commencé à ramasser ces tonnes de produits vraisemblablement périmés? Comment les a-t-on conservés et étaient-ils attaqués par des vermines? On ne peut en aucun cas consentir ce genre de négligences. Qu’allait-il advenir de ceux qui les auraient consommés ? Ils auraient eu des irruptions cutanées, des démangeaisons en plein mois de Ramadan, peut-être des complications pour les enfants ou pour les plus faibles, etc. Il n’y a plus de valeurs. Il faut sévir contre ces bandits, pour ne pas dire criminels. Ils gâchent tout et surtout cette confiance qui est le ciment de la vie. Une confiance qui doit absolument régner entre le producteur et le consommateur

Gageons qu’on en trouvera d’autres.

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